Les parties prenantes de l’entreprise – La gouvernance


On définit la gouvernance d’entreprise comme le moyen de légitimer ceux qui, dans l’entreprise, ont le droit d’en orienter l’activité et la stratégie. Or, toute gouvernance repose sur trois grands pouvoirs : le pouvoir souverain, le pouvoir exécutif, le pouvoir de surveillance. De l’articulation de ces trois pouvoirs dépendent des « régimes de gouvernance » qui sont comme autant de « régimes » en politique. Par quelle fiction légale l’actionnaire est-il souverain ? Les salariés doivent-ils participer à l’exécutif ? Comment être un bon chef d’entreprise ? Derrière une apparente question technique, Pierre-Yves Gomez met au jour en quoi la manière dont s’établit la gouvernance dans une entreprise détermine en réalité – et ce, bien au-delà de la vie des affaires – une large part des décisions économiques et politiques de notre époque.

Livre broché

 


L’entreprise agit au sein d’ un environnement qui se compose de nombreux acteurs  – on qualifie ces acteurs de « parties prenantes de l’entreprise » (stakeholders en anglais).
La conception traditionnelle selon laquelle  l’entreprise n’a de compte à rendre qu’à ses actionnaires est aujourd’hui totalement dépassée. Entre les parachutes dorés, les stocks options, les truquages de bilans et la libération excessive des mouvements de capitaux, la nécessité d’une gouvernance de l’entreprise intégrant toutes les parties prenantes se fait de plus en plus sentir.

En bref, le développement de la responsabilité sociétale de l’entreprise a permis de considérer que l’entreprise doit aussi  écouter et rendre des comptes à tous les acteurs concernés par l’activité de l’entreprise ( pouvoirs publics, ONG, consommateurs, etc.).

 

.I –  Qui sont les parties prenantes de l’entreprise 

.On distingue habituellement les parties prenantes internes des parties prenantes externes :

Parties prenantes internes :

    • Les dirigeants : Ils peuvent être tentés de privilégier leur intérêt personnel au détriment de l’intérêt global de l’entreprise.
    • Les actionnaires : Ils ont tendance, bien entendu à,viser la rentabilité maximale des capitaux investis – recherche de dividendes ou de plus values à court terme.
  • Les salariés : Il souhaitent améliorer leurs  conditions de travail, harmoniser leurs  rémunérations, etc..

– Parties prenantes externes :

  • Les clients : enjeux de qualité de produit et de service, d’information sur la composition des produits, de respect de normes de sécurité, de recherche et développement pour des produits plus respectueux de l’environnement…
  • Les fournisseurs et sous-traitants: respect des délais de paiement, mise en place de politiques d’achat….
  • Les riverains d’un site : éviter les  nuisances sonores, réduire la pollution, assurer l’emploi local…
  • Les pouvoirs publics : respecter les lois, payer ses impôts…
  • Les ONG : meilleure transparence et  dialogue pour assurer le respect de l’environnement…
  • Les concurrents : éviter la concurrence déloyale, appliquer les normes environnementales…
 

Cyert et March rejettent totalement  l’idée selon  laquelle on peut se représenter la firme comme une unité de production  dont le but se limite uniquement à la maximisation du profit. Au contraire, il faut selon eux voir l’entreprise comme un ensemble de coalitions aux intérêts contradictoires et se livrant à des luttes d’influence  et des relations de pouvoir. Selon Cyert et March, les conflits issus de ces relations sont essentiellement réglés au travers de routines organisationnelles.

Cyert et MarchEn clair, pour ces auteurs, seuls les individus ont des objectifs, les organisations n’en ont pas et les individus cherchent à réaliser leurs objectifs en s’alliant avec les autres. Il s’agit donc pour  toute entreprise ou organisation de rester stable  avec des procédures internes (passation des commandes par exemple) et le développement de routines procédurales assurant une certaine  prévisibilité ( établissement de plannings d’emplois du temps par exemple). En cas de problème, l’organisation met en place des solutions plus ou moins bien adaptées. Comme toute organisation dispose de ressources excédentaires, cela permettra de maintenir une certaine stabilité.

Au final la décision devient le résultat de compromis entre coalitions  et les dirigeants joueront un rôle d’arbitre entre les intérêts divergents des différentes parties prenantes. Dans une telle optique on mesure donc l’importance des groupes de pression et des rapports de force qui en découlent !
On voit donc progressivement se dessiner le concept de gouvernance de l’entreprise.

 

Lire aussi  Les inégalités de répartition - Le revenu primaire

 

I I-  La gouvernance de l’entreprise ( corporate governance)

Gouvernance est un terme général qui se rapporte à  la manière dont les droits et les responsabilités sont partagées entre les parties prenantes d’une entreprise donnée.
En général, le fondement de tout système de gouvernance  sera déterminé par une série de facteurs variables selon les organisations et selon le poids des parties prenantes.

8 commentaires sur “Les parties prenantes de l’entreprise – La gouvernance

  1. Pour faire lien avec cet article sur la gouvernance des entreprises, je vous invite à aller jeter un coup d’oeil sur ce nouveau blog http://lexcellenceenholacracy.com qui contient plusieurs articles et témoignages sur l’Holacracy, une nouvelle technologie organisationnelle au service des entreprises. Bon week end à vous !

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