Monnaie et crédit

 

Introduction :

Tout le monde connaît l’histoire du chasseur de daim et du chapelier. Ce chasseur n’avait eu aucun mal à trouver d’autres personnes aimant suffisamment le gibier pour en accepter un ou plusieurs en échange de la chaise, du sel ou des flèches qu’il désirait.

.Mais un jour le chasseur n’eut pas de chance : un chapelier ne voulait lui céder le chapeau qu’il convoitait. Ce jour-là, l’humanité tout entière fit un grand pas en avant : le chasseur eut l’idée de la monnaie. Un bien ayant une valeur reconnue par tous – coquillage, bétail, noix de coco, etc. -, capable d’être stocké en conservant cette valeur et servant d’intermédiaire entre les échangistes pour rompre le troc, frein majeur à la multiplication des échanges. La valeur d’usage du bien en question se muait en une valeur d’échange, étalon permettant de mesurer universellement l’ensemble des autres biens (et services) proposés à l’échange par les producteurs.

 

 

 

Cette histoire ou une semblable, les manuels, les livres d’initiation à l’économie en sont pleins. Cette monnaie marchandise est devenue plus tard monnaie métallique, de cuivre, d’argent ou d’or. Ces métaux précieux nécessitent un travail assez complexe qui leur assure une « réserve de valeur » suffisamment constante dans le temps pour inciter les gens à s’en servir, et suffisamment difficile à contrefaire pour que le faux-monnayage soit réduit. Et comme, en outre, ces métaux peuvent se diviser, ils ont permis à la monnaie de franchir une nouvelle étape : de monnaie de compte qu’était l’unité de bétail ou le coquillage précieux, le métal permet à la monnaie de devenir monnaie de règlement. Le troc est rompu, définitivement, puisque la monnaie n’est plus seulement une référence extérieure, un instrument de mesure, mais la contrepartie de l’échange. Au terme de ce premier processus de complexification, elle aurait ainsi conquis ses trois rôles primordiaux.

Ce n’est pas tout. Parallèlement à sa complexification, la monnaie s’est dématérialisée au fil du temps. Des monnaies marchandises initiales, on est passé aux monnaies métalliques, émises uniquement par le prince seul susceptible d’attester de la qualité du métal et du poids des pièces.
Puis, de la monnaie métallique, on passa à la monnaie billet, puis à la monnaie fiduciaire (le papier-monnaie non convertible en or ou en argent), à la monnaie scripturale, celle qui est gérée par la banque et enfin, à la monnaie électronique – autre forme de monnaie fiduciaire – qui paraît, à ce jour, comme la forme la plus achevée de cette dématérialisation.

La monnaie est en fait à la fois un crédit et une dette. Un crédit, parce qu’elle suppose que les utilisateurs lui accordent confiance – crédit vient de « croire ». L’autorité qui émet la monnaie dispose d’un pouvoir : elle peut exiger des membres de la société qu’ils lui fassent crédit.

Mais ce crédit n’a d’intérêt – et de sens – que s’il est utilisé, c’est-à-dire s’il circule. Or, ce faisant, les utilisateurs de la monnaie transfèrent la dette sur laquelle elle repose. Ainsi, le crédit que la banque a accordé à une personne, et que cette dernière utilise pour effectuer ses paiements, est en fait une dette de la banque vis-à-vis des bénéficiaires successifs de ces paiements : à tout moment, l’un d’entre eux est libre de se présenter à la banque (ou à une de ses concurrentes, qui se retournera vers celle qui a émis le crédit initial) pour en demander le remboursement en argent liquide. Ce jour-là, la dette de la banque est soldée et la création de monnaie remboursée. Justement, c’est parce qu’à tout moment la dette qui a donné naissance à la monnaie peut être remboursée que la monnaie peut circuler.

qcm interactif sur la monnaie et le crédit

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8 commentaires sur “Monnaie et crédit

    1. Bonjour et merci pour cet article très complet.

      @Kahina, je pense qu’une bonne partie de la théorie reste applicable à ce jour au vu de la situation économique que nous traversons.

  1. l economie actuelle est basée sur des theories monétaires kynesiennes, de la macro appliquée, dans les études marco eco on s’appuit tjrs sur les théories de fisher et wicksell et pigou , kynes,  » les péres fondateurs « 

  2. et pour toi kahina ; c normale que ces theories sont appliquées aujourd hui , ce sont des principes economiques de base -exp : m . v = p . t  » equation de la theorie qunatitative de la monnaie  » restera tjrs valable qlq que soit x ,c est une certitude economique koi lol

  3. c’est la présentation la plus succincte directe et nette possible que l’on est développée.
    Merci de vouloir m’envoyer une copie si possible.

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