Les modalités du développement stratégique

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II – Croissance externe et croissance interne

Que choisir pour se développer : croissance interne ou externe ?

A :  La croissance interne

Comme son nom l’indique, la croissance interne est un processus endogène. Il résulte des seuls efforts de la firme sans qu’elle s’associe ou qu’elle se regroupe avec d’autres firmes. C’est l’augmentation des dimensions et le changement des caractéristiques de l’E obtenus par l’adjonction de moyens de production créés par l’E elle même (notion de production immobilisée des comptables) ou achetés à l’extérieur (contrats commerciaux normaux).

1 – Caractéristiques de la croissance interne
  • Achat de moyens de production (ex. locaux)
  • Autoproduction d’immobilisations (ex. moyens techniques)
  • Autodéveloppement des RH, finances et techniques (ex. formation du personnel)

Les PME et la croissance interne:
La croissance interne est souvent privilégiée par les PME du fait de leur présence sur des marchés à croissance rapide notamment pour des produits nouveaux intégrant des innovations. Toutefois, la CI n’est possible qu’à 2 conditions :

  • 1° condition : L’entreprise ne doit pas subir de handicaps concurrentiels liés à sa taille trop faible et l’insuffisance de ses économies d’échelle. Souvent, les PME manquent de ressources financières, ce qui handicape leur développement.
  • 2° condition: l’entreprise, lorsqu’elle n’a pas le monopole du produit, risque d’être confrontée à des entreprises de plus grande taille à la surface financière et au potentiel de compétitivité plus important.

Toutefois, il existe des secteurs ou la taille n’est pas un critère décisif pour la compétitivité d’un E. Parfois, une grande taille peut même générer des handicaps si elle se traduit par des structures trop lourdes et trop bureaucratiques qui élèvent les coûts et réduisent la flexibilité de l’E. Par ailleurs, de nombreux segments du marché sont ignorés par les grandes E. La croissance interne est ainsi possible pour des E de petite taille spécialisées sur des créneaux de produits, des niches de marché ou des segments particuliers de clientèle qui ne peuvent être couverts par les grandes E.

bateauEx. les grandes E de construction navale sont en régression alors que les petites E spécialisées dans les bateaux de plaisance sont en croissance.
La croissance interne des grandes entreprises:

La CI n’est pas l’apanage des PME. C’est pour les grandes entreprises un procédé fréquemment utilisé sur des marchés porteurs se situant dans le cadre de métiers qu’elles maîtrisent.

2 : Les faiblesses de la croissance interne:

La CI accentue la spécialisation de l’entreprise dans ses activités actuelles. Ceci la rend vulnérable et fragile pour des raisons conjoncturelles et structurelles. De plus, La CI entraîne des délais qui peuvent constituer des temps de réponse excessifs dont profiteront les concurrents pour acquérir le savoir-faire nécessaire, pour réaliser des investissements de capacité, pour former le personnel qualifié et pour réaliser des économies d’apprentissage.

3 – Les atouts de la croissance interne :
  • Amélioration du climat social en offrant des perspectives de carrière au personnel.
  • Maintien de l’indépendance de l’entreprise donc du pouvoir des dirigeants (beaucoup de PME refusent la croissance externe).
  • La CI est un processus continu opposé aux discontinuités de la croissance externe.

 

B –  La croissance externe

La croissance externe correspond à la modification des caractéristiques d’une entreprise obtenue par regroupement ou association avec d’autres entreprises.

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• Elle est discontinue et épisodique alors que la CI est un processus irrégulier mais continu.
• Elle est multiforme (fusion, scission etc.).
• Elle est complexe et longue à préparer puis à réaliser notamment du point de vue des changements à opérer dans les structures d’organisation pour obtenir un ensemble cohérent, coordonné et efficace.

Quatre modalités de croissance externe :

1- Regroupement d’entreprises concurrentes

Dans ce cas, le regroupement a surtout un motif commercial. Il s’agit d’éviter la lutte concurrentielle entre d’anciens rivaux, de réunir les moyens suffisants pour conquérir de nouveaux marchés notamment étrangers, sur lesquels l’implantation est souvent longue et coûteuse. Mais il  peut avoir d’autres motifs. – La réalisation d’économies d’échelle, l’obtention immédiate de la taille critique en matière de recherche, d’approvisionnement, de production, de distribution et le regroupement et restructuration des moyens.

2 – Regroupement d’entreprises complémentaires

Il s’agit ici d’exploiter des synergies dans 3 domaines principaux
1. marchés
2. produits
3. ressources

3 – Regroupement d’entreprises d’une même filière
  • Meilleur contrôle des approvisionnements
  • Plus grande maîtrise des débouchés (contrôle du réseau de distribution)
4 – Regroupement d’entreprises diversifiées

Sur le plan stratégique c’est un moyen d’accéder à de nouveaux métiers dont l’avenir est prometteur. Parfois, c’est un moyen d’opérer progressivement une reconversion d’activités. Certains regroupements répondent à une logique industrielle dans la mesure ou le nouveau métier, bien que très différent de l’ancien peut bénéficier d’un savoir-faire transposable. 

 

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