La consommation – Les rapports entre consommation et revenu

En tant que fonction économique au même titre que la production, la répartition, l’épargne et l’investissement, la consommation est une fonction économique fondamentale qui se définit comme un acte de destruction de biens (ou de services) destiné à satisfaire les besoins. La notion de consommation finale des ménages recouvre deux aspects :

  • la consommation dite « marchande » — il s’agit de la consommation de biens et de services vendus sur un marché
  • la consommation dite « non marchande » qui correspond à ce que l’on appelle « la consommation collective » c’est-à-dire la consommation de biens et de services non marchands fournis par les administrations. Cette forme de consommation est apparemment gratuite mais, en fait, est financée par les prélèvements obligatoires (ex. : construction de routes, de lycées, d’hôpitaux publics, etc….).

Au niveau macroéconomique le niveau de production globale définit le niveau de consommation. Tous les courants d’analyse admettent cette égalité à ce niveau. Il est aussi admis par tous les courants de pensée que la structure et le volume de la consommation influencent la croissance économique — c’est la nature de cette influence qui fait l’objet d’oppositions : .

  • Dans une optique keynésienne, la consommation est essentielle et doit être stimulée pour « doper » la machine économique.
  • Les classiques et néo-classiques, quant à eux estiment qu’une relance de la consommation peut provoquer de l’inflation et déséquilibrer la balance extérieure.
  • Les marxistes rejoignent en quelque sorte les keynésiens sur l’importance de la consommation en tant que fonction économique stimulante pour le niveau de croissance.

Nous nous efforcerons, dans ce chapitre, d’expliquer les déterminants économiques et psychosociologiques de la consommation. Nous évoquerons également les rapports entre la consommation et le revenu ainsi qu’entre la consommation et le prix.

I – Les différentes approches de la consommation :

A – Approches traditionnelles :

1 — Approche classique et néo-classique

Dans l’analyse classique et néo-classique, c’est le comportement du consommateur qui tient une place essentielle. Le consommateur est censé être rationnel et cherche toujours à optimiser son revenu donc à maximiser, en quelque sorte, sa situation.

Comme nous l’avons dit plus haut, les classiques et néo-classiques voient dans toute politique de relance de la consommation une source potentielle d’inflation et de déséquilibre extérieur.

Les néo-classiques ( Walras, Jevons, Mengel à de 1870) ont tenté de répondre à la question de savoir comment, pour un niveau de revenu donné, le consommateur arbitre entre les différents biens offerts sur le marché. Ce courant de pensée a été connu sous le nom d’« école marginaliste ».

Le point de départ de l’analyse des marginalistes est la fonction d’utilité. Pour eux, la valeur des choses ne dépend pas de leurs coûts de production mais de leur utilité. L’utilité considérée n’est pas l’utilité totale de la quantité d’un bien mais l’utilité de la dernière dose de ce bien qu’il est possible d’acquérir dans un monde où les ressources économiques sont rares. L’utilité de cette dernière dose s’appelle utilité marginale :

Exemple : achat d’un bien économique quelconque — par exemple des chaussures :

  • une personne n’a qu’une seule paire de chaussures !  — l’utilité totale du bien « chaussure » est forte ! Cette personne achète une deuxième paire de chaussures ! — l’utilité totale est encore plus forte mais l’utilité marginale (c’est-à-dire l’utilité supplémentaire de la deuxième paire de chaussures achetée) diminue – Cette même personne achète une troisième paire de chaussures — l’utilité totale un augmente encore mais l’utilité marginale diminue. On ne s’étonnera donc pas que certaines personnes ont des quantités de chaussures dans leur armoire mais n’en portent que très peu ! On peut appliquer le même raisonnement aux vêtements bien sûr ! (Ou à bien d’autres choses !).

On aboutit ainsi à la loi de l’utilité marginale décroissante qui consiste à dire qu’au fur et à mesure que la quantité consommée d’un bien augmente l’utilité totale de ce bien augmente mais l’utilité marginale (supplémentaire) diminue.

Mais revenons à l’analyse des marginalistes. Pour eux, la valeur d’un bien dépend, d’une part, de son utilité pour le sujet économique, et d’autre part, de la quantité d’exemplaires du bien qu’il est possible de se procurer (cette quantité est limitée par le degré de rareté du bien qui dépend lui-même de la capacité de l’appareil productif à le produire) dans un monde ou les ressources économiques sont rares.

L’utilité marginale dépend de la rareté relative des biens — c’est donc elle qui fonde la valeur.

En d’autres termes, plus l’utilité totale est faible (c’est le cas des produits très rares) plus l’utilité marginale est forte et plus le produit sera cher. Inversement, plus l’utilité totale est forte (c’est le cas des produits abondants) plus l’utilité marginale est faible et moins le produit sera cher.

Cette analyse repose sur un certain nombre d’hypothèses qui ont souvent été contestées. Entre autres, l’information sur l’utilité des produits est supposée parfaite ce qui ne correspond pas à la situation réelle. Par ailleurs, les décisions d’achats sont souvent impulsives. Enfin, l’analyse marginaliste suppose des possibilités de choix très larges alors que l’essentiel de la consommation subit des contraintes (de revenu notamment).


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