Le Change ( Opérations de change – Taux de change)

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III– La protection contre le risque de change

Il existe différents moyens de se protéger contre le risque de change :.

— Premier moyen : réussir à imposer dans un contrat international le choix de sa monnaie nationale comme monnaie de facturation.

Ce moyen de protection est de loin le plus simple et finalement le plus efficace. Dans ce cas, le risque de change est purement et simplement reporté sur le partenaire commercial. Il faut, bien entendu, que l’entreprise soit dans une position de force suffisante pour pouvoir à imposer sa propre monnaie.

— Deuxième moyen : la couverture de change en partenariat avec les organismes financiers.

Prenons un exemple :

Un exportateur français conclut un contrat avec un client américain. Le délai de paiement et de 2 mois. Le 1er octobre, l’affaire est traitée pour un montant de 10 000 § — le cours du dollar contre Euro au 30 septembre est de 1 § = 1,5 € . Les prévisions de cours sont à la baisse pour le dollar et l’exportateur prend en compte les prévisions soit 1 § = 1 € . Si cette baisse se réalise, la créance de l’exportateur français serait ramenée à 10 000 € au lieu de 15 000 € .

La solution consiste pour l’exportateur à s’adresser à son banquier pour effectuer une opération de couverture :

Le banquier avancera à l’exportateur 10 000 § — l’exportateur procède à une conversion immédiate en € soit 15 000 € qu’il peut placer. Deux mois après, l’exportateur reçoit 10 000 § de son client américain — cette somme servira à rembourser directement le banquier escompteur. L’exportateur s’est donc prémuni contre le risque de change.

L’exportateur peut également conclure un accord avec son banquier par lequel celui-ci s’engage à lui acheter deux mois après les 10 000 § à un taux fixé contractuellement et à l’avance. Dans ce cas, c’est la banque qui accepte de supporter le risque de change — il s’agit donc d’un service réservé aux bons clients !

Côté importateur, celui-ci peut craindre une hausse de la devise cette qui aurait pour effet d’alourdir sa dette. Sa couverture consistera donc acheter immédiatement les devises nécessaires, à les placer jusqu’au moment où il les retirera pour effectuer son paiement.

— Un autre moyen,couramment utilisé par les entreprises consiste à accélérer les encaissements dans certaines devises et à les retarder volontairement dans d’autres afin d’essayer de profiter des variations de taux. Par exemple, pour une entreprise française, en cas de prévision de baisse du franc, son intérêt consistera à accélérer le règlement de ces importations et à freiner l’encaissement du règlement de ses exportations. Il s’agit, selon l’expression consacrée d’un « leads and lags » (termaillage en français).


IV — Notions de dévaluation et réévaluation


A — la dévaluation

Une dévaluation est une mesure gouvernementale consistant à abaisser le cours d’une monnaie nationale de manière à stimuler les exportations en volume donc à rétablir l’équilibre du commerce extérieur.

Il s’agit donc d’une modification artificielle de parité. De très nombreuses dévaluations ont été pratiquées pendant la période des trente glorieuses. Aujourd’hui, l’internationalisation de l’économie rend le procédé quelque peu risqué dans la mesure où une dévaluation risque d’aboutir à l’inverse des objectifs recherchés.

Si une dévaluation permet d’améliorer la compétitivité prix des produits nationaux à l’étranger, elle porte en elle risque d’alourdir le prix des importations. Or certaines importations sont incompressibles ou quasi incompressibles (pétrole par exemple). Les coûts de production des entreprises s’en trouveront alourdis et elles répercuteront inévitablement cet alourdissement sur leur prix de vente. Toute dévaluation comporte donc intrinsèquement un risque inflationniste. Les états craignent l’inflation et la dévaluation n’est plus guère utilisée en tant qu’instrument de politique du commerce extérieur.

La dévaluation est un instrument utilisé dans le cadre d’une politique de monnaie faible.

B — la réévaluation

Il s’agit en quelque sorte de l’inverse d’une dévaluation. La réévaluation est une mesure gouvernementale consistant à augmenter le cours d’une monnaie nationale de manière à alléger le coût des importations et à favoriser les investissements directs à l’étranger. Il s’agit donc de faciliter le placement des capitaux nationaux à l’étranger. À l’inverse de la dévaluation, la réévaluation s’inscrit dans le cadre d’une politique de monnaie forte.

 

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